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Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/121

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SIXIÈME LEÇON. 115

plus la même délicatesse ? que le niveau spirituel ait baissé ? J’en doute. On peut comparer l’Europe du quatorzième siècle, où tout le monde avait son bénitier pour se prémunir contre ses embûches, avec l’Europe du dix-neuvième siècle, où l’article bénitier est en baisse dans la Forêt-Noire. Nous ne nous tirerons pas trop mal de la comparaison. — Il en sera autrement du surnaturel biblique. Les protestants le maintiennent longtemps avec une grande énergie. C’est le corps même de la place. Cependant, telle est la force des précédents, des fissures se déclarent dans les murailles. La Bible elle-même, en tant que collection, est-elle surnaturelle ? La formation du recueil a-t-elle été garantie par le miracle ? Le texte miraculeusement inspiré nous a-t-il été conservé dans son intégralité ? L’inspiration est-elle absolue ou relative, c’est-à-dire n’y a-t-il pas des erreurs dans les livres saints ? Les prophéties sont-elles des prédictions inexplicables ? L’authenticité traditionnelle des livres de la Bible est-elle bien certaine ? Et si, par exemple, il apparaît aux yeux de quiconque veut voir que le Pentateuque ne peut pas être de Moïse, et qu’en général les historiens de l’Ancien Testament n’ont pas été les témoins des prodiges qu’ils racontent ; si, après les recherches les plus persévérantes, il se trouve que les Evangiles pris en bloc ne sont pas des ouvrages de première main, qu’une partie seulement de leur contenu peut remonter à des témoins directs de la vie du Seigneur ? Est-ce que les catégories de traditions, de légendes, d’extases, de poésies populaires, de