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Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/14

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8 LES ÉVANGILES.

tait de la vie du Christ tout ce qui ne dépassait pas l’ordre naturel, et des enseignements du Maître divin tout ce qui se rapportait aux mœurs. Mais il repoussait le dogme et les miracles. C’était l’époque où l’on disait partout : « Jésus-Christ est un grand homme, un profond moraliste et un sublime esprit ; mais Jésus-Christ n’est pas Dieu. » Cependant, Messieurs, en prenant cette position de combat, on se créait de grandes difficultés ; car, si d’une part Jésus-Christ et les Apôtres sont sincères, si de l’autre leur témoignage est celui d’hommes supérieurs, pourquoi ne pas accepter leurs paroles tout entières ? S’il faut les croire lorsqu’ils racontent les actes ordinaires et naturels de la vie du Christ, pourquoi leur refuser croyance lorsqu’ils exposent les faits extraordinaires et miraculeux de la vie de leur Maître ? S’ils sont des esprits élevés, de grands caractères, comme d’ailleurs leurs écrits en témoignent, comment ont-ils pu narrer des puérilités et des mensonges ?

Semler, en Allemagne, entreprit de résoudre le problème qui s’imposait aux esprits de son temps. C’est un des pères du rationalisme biblique.

Il essaya de démontrer à ses contemporains que les faits, estimés miraculeux dans les Evangiles et même dans la Bible tout entière, n’avaient rien de surnaturel ; qu’il suffisait de se rendre compte de leurs circonstances pour s’en convaincre. Les Apôtres avaient été sincères ; seulement ils avaient raconté, dans un langage oriental, des faits qu’il convient de traduire dans notre langue