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Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/184

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178 LES ÉVANGILES.

la mort d’Hérode, mais à la quinzième année de Tibère. Eh bien ! que s’était-il passé dans ce pays pendant les vingt-cinq ans qui séparent les deux dates, c’est-à-dire depuis la mort d’Hérode jusqu’au baptême de Notre-Seigneur ? Archélaüs avait, il est vrai, succédé à Hérode dans la Judée ; mais après dix ans de règne, il avait été déposé par Auguste à cause de ses cruautés et envoyé en exil à Vienne, dans les Gaules. Auguste avait rattaché la Judée à la province de Syrie et placé un procurateur à sa tête pour la gouverner. Ce procurateur, au moment du ministère public de Jésus, était Pontius Pilatus, ainsi que le constate positivement Josèphel.

Mais les évangélistes qui ont si bien connu Pilate, n’ont-ils rien su d’Archélaüs et de son règne de dix ans ? — Non-seulement ils ont connu ce fils d’Hérode, mais ils ont parlé de sa qualité de roi ; et ici encore ils ont parfaitement saisi le trait principal de son caractère. Ecoutez saint Matthieu :

Joseph, apprenant qu’Archélaüs régnait en Judée à la place d’Hérode son père, craignit d’y aller ; et averti en songe, il se retira en Galilée. Audiens autem quod Archelaus REGNARET in Judœa pro Herode patre suo, TIMUIT illo ire ; et admonitus in somnis secessit in partes Galilœœ. Chaque mot ici s’accorde avec le récit de Josèphe : filius Herodis, voilà l’origine d’Archélaüs ; regnaret, voilà sa qualité de roi ; timuit, voilà l’indication du caractère de ce fils cruel du cruel Hérode-le-Grand !

1 Des Antiquités judaïques, liv. XVII, ch. IV.