Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/281

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n’en ai trouvé de plus gros, quoique plantés dans un sol rocailleux et aride[1]. »

Tout près de ces arbres se trouve un rocher plat sur lequel six ou huit personnes peuvent s’asseoir ou se coucher commodément. Il est permis de croire que c’est là que Jésus dit à ses disciples : « Asseyez-vous ici, sedete hic. » Nous n’avons, il est vrai, pour l’assurer, que le témoignage de la tradition, mais ce témoignage paraît digne de foi. Il se confirme, en effet, par la proximité d’une grotte assez spacieuse qu’il est très-naturel de regarder comme la grotte de l’agonie. Elle est appelée χωρίον par saint Matthieu, et ressemble à un vieux tombeau abandonné. On ne l’a point ornée. Seulement, dans la partie orientale, on a placé un autel au-dessus duquel est un tableau qui représente l’agonie de notre Sauveur et l’apparition de l’ange. On y lit cette inscription : Hic factus est sudor ejus sicut guttæ sanguinis decurrentis in terram. — Saint Jérôme nous apprend que de son temps une église s’élevait en ce lieu.

C’est du sommet de la montagne des Oliviers que Jésus promena un regard attristé sur la ville sainte, c’est de là qu’il prophétisa sa ruine, là qu’il répandit son âme en touchants reproches : « Que de fois, ô Jérusalem, j’ai voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses petits sous ses ailes, et tu ne l’as point voulu ! » On trouve encore sur la montagne des Oliviers le tombeau de la Vierge. Ce petit monument est certainement du ive siècle. Il est isolé,

  1. Mgr Misselin, page 190.