une mauvaise philosophie, sur une fausse appréciation du caractère des Apôtres, et sur une critique aventureuse des textes sacrés. Ses erreurs sont soutenues par l’école de Tubingue ; et l’école de Tubingue se rattache aux principes professés par Eichhorn. En France et en Angleterre, les rationalistes s’occupent aussi de ces questions ; mais, il faut bien en convenir, ils vivent d’emprunts peu discrets ; on vulgarise la science d’autrui, mais on n’invente rien.
Après cette exposition de la question, nous avons cherché à nous rendre compte de la position prise par l’exégèse biblique-ralionaliste depuis un siècle. Nous avons reconnu que cette exégèse n’est ni le résultat de découvertes historiques, ni un progrès naturel de la critique, mais l’application d’un système de philosophie funeste à la critique elle-même. Nous étions par là conduits à chercher dans la philosophie du dernier siècle et dans celle de notre temps les principes qui ont égaré l’exégèse biblique. Nous avons reconnu que l’athéisme, le déisme, le panthéisme imposaient fatalement à l’exégèse la négation de la possibilité du miracle et la destruction du surnaturel. C’est, en effet, là l’hypothèse philosophique qui, depuis un siècle, jette l’exégèse dans la voie des négations où elle s’agite encore aujourd’hui.
Notre devoir était donc d’attaquer le principe philosophique de l’impossibilité du miracle. Je crois en avoir établi logiquement la possibilité ; j’espère avoir aussi victorieusement combattu les objections des écrivains mo-