des autres hommes, qu’une seule prérogative, celle d’avoir été le Christ promis. Cette secte, qui n’était pas seulement schismatique, mais encore hérétique, porta le nom de secte des Ébionites. On croit qu’elle se forma à Jérusalem, lorsque les judaïsants, au milieu desquels s’était développé de plus en plus l’élément pharisaïque, refusèrent d’accepter Siméon pour successeur de saint Jacques sur le siège épiscopal de Jérusalem. Après la prise de cette ville, ils se réunirent aux Esséniens, appelés aussi Elkéséens בני חיל כםי, fils de la vertu cachée ; et la secte des Ébionites fut constituée.
Il est dans l’essence d’une erreur de développer ses conséquences, et ce groupe de Juifs esséniens et chrétiens avait, vers le milieu du second siècle, un symbole théosophique, qui se trouve assez nettement formulé dans les fausses homélies dites clémentines, et dans les récognitions. On s’est beaucoup occupé des Ébionites depuis l’étude des fausses clémentines.
Voici la doctrine des Ébionites du second siècle, de ceux dont nous allons invoquer le témoignage, avec celui des Nazaréens, en faveur des saints Évangiles. Elle est empreinte de spéculations gnostiques, comme vous vous en convaincrez plus tard lorsque nous étudierons le gnosticisme. Les Elkéséens, très-amis des spéculations orientales, avaient greffé leurs erreurs particulières sur les doctrines générales de la gnose. Ils reconnaissaient formellement l’unité de Dieu ordonnateur de toutes choses, digne par conséquent des adorations des hommes et des