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Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/343

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C’étaient là, Messieurs, des attestations précieuses à surprendre dans la bouche de nos adversaires. Nous ne voulons pas cependant insister plus qu’il ne convient sur cette preuve particulière de l’authenticité de nos Evangiles ; mais elle sera, je crois, suffisamment complétée, quand nous aurons produit le témoignage d’une autre secte gnostique, des Valentiniens, et celui de Tatien. Valentin naquit en Egypte, au commencement du second siècle, et fut un des chefs les plus célèbres des sectes gnostiques. On connaît peu de chose de sa vie. Il fréquenta les écoles d’Alexandrie, et c’est là qu’il acquit la connaissance du platonisme et du judaïsme. Vous savez, Messieurs, ce qu’était Alexandrie. Sa position géographique entre l’Europe et l’Asie, l’Orient et l’Occident, son commerce, sa riche bibliothèque, l’amour des princes Lagides pour les sciences et les arts, le mélange étrange que formait la population alexandrine composée d’Egyptiens, de Grecs, de Juifs, de Persans, la tolérance à l’égard de toutes les idées et de tous les cultes, tout cela avait fait, de la capitale de l’Egypte, le rendez-vous très-fréquenté des philosophes et des hommes de lettres, un centre où vivaient, les unes à côté des autres, les religions les plus diverses. Les Juifs formaient les deux cinquièmes de la population. Ils jouirent d’abord de beaucoup de faveur. César et Auguste surtout leur accordèrent une protection marquée ; mais ils devinrent, après la mort de ces deux illustres protecteurs, l’objet de la jalousie et de la haine des Alexandrins à cause de leur influence, de