Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/356

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N’osant plus les attribuer à leurs auteurs quand ils les avaient altérés, ils leur donnaient d’autres noms : ainsi les Marcionites appelaient l’évangile selon saint Luc, tel que leurs altérations l’avaient fait, Evangile de Jésus ; les Valentiniens donnaient au leur le nom d’Evangile de la vérité.

Ces aveux unanimes des ennemis de l’Eglise prouveraient à eux seuls l’authenticité du Nouveau Testament, et si nous n’avions pas à produire d’autres témoignages plus décisifs encore, nous pourrions dire avec confiance : Salus ex inimicis nostris. Maintenant, Messieurs, écoutons l’Eglise elle-même. Peut-on établir par le témoignage des écrivains orthodoxes l’origine apostolique des quatre Evangiles ? Peut-on remonter, à l’aide des renseignements qu’ils nous fournissent , à la source première du Nouveau Testament ? J’affirme qu’il en est ainsi.

Messieurs, quand le géographe veut constater la source d’une rivière, il commence ses recherches à un point où l’identité de cette rivière ne peut être contestée ; puis il remonte le cours des eaux. Ce cours se rétrécit de plus en plus ; la rivière devient un ruisseau, le ruisseau un filet d’eau ; et enfin, remontant encore, on arrive à l’endroit où le filet d’eau sort d’entre les pierres du rocher, ou vient sourdre à la surface de la terre. Pour arriver à la source de nos Evangiles, nous imiterons le géographe. Les témoignages de la tradition, relatifs au Nouveau Testament, forment en se succédant une suite non interrompue