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Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/408

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qu’il ne fût jamais né..... Il vaudrait mieux qu’on lui mît au cou une meule et qu’on le jetât dans la mer plutôt qu’il scandalisât un de mes petits. » Il dit dans un autre endroit : « Soyez miséricordieux pour qu’on vous fasse miséricorde ; pardonnez pour qu’on vous pardonne. Comme vous aurez fait, il vous sera fait ; comme vous jugerez, vous serez jugés. On en usera avec vous comme vous en aurez usé avec les autres. La mesure que vous aurez eue pour votre prochain, on l’aura pour vous. » L’authenticité de l’épître de saint Polycarpe aux Philippiens est, comme la première de saint Clément, au-dessus de tout doute pour un juge impartial. Saint Irénée, le disciple et l’ami du saint, en fait mention ; Eusèbe lui emprunte des citations, et saint Jérôme assure qu’elle est lue dans les églises. Eh bien ! Polycarpe parle ainsi aux Philippiens, s’inspirant évidemment de saint Matthieu : « Priez le Dieu qui voit tout de ne point vous induire en tentation, et ne nos inducas in tentationem.... etc., car, comme le Seigneur l’a dit, l' esprit est prompt et la chair est faible. (VI, 13 et XXVI, 41.) »

Les épîtres de saint Ignace ont donné lieu à des débats fort animés. Baur en réduit le nombre à trois. Mais son opinion est des plus hasardées. Toutefois, il est forcé d’avouer que ces épîtres remontent au second siècle. Il est dans ce monument un fait qui le contrarie : c’est le langage si ferme de l’évêque d’Antioche à l’égard de la hiérarchie ecclésiastique, dont l’existence au premier siècle est attestée par Ignace. Eusèbe porte le nombre de ces lettres à sept, et il