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Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/473

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formulent une doctrine, comme le mot λόγος, verbum, dans saint Jean, et σπέρμα semen, dans la lettre aux Galates.

III.

Telle est en substance la doctrine du P. Patrizzi. Maintenant, qu’il nous soit permis de joindre ici, seulement à titre de document, l’extrait suivant de l’ouvrage de Richard Simon, ayant pour titre : Histoire critique du Nouveau Testament[1] *. Il fait une histoire que nous croyons exacte des discussions qui se sont élevées au xvie siècle sur la question de l'inspiration de la Bible. Les réflexions qui suivent la partie historique de la citation expriment la pensée de Richard Simon. Elle diffère peu de l’opinion du P. Patrizzi ; cependant, pour le fond comme pour la forme, il nous parait plus sûr de s’en rapporter au jugement du Révérend Père, si toutefois il convient d’avoir une opinion très-arrêtée sur des questions très-mystérieuses, très-difficiles, et que l’Eglise n’a pas tranchées. Nous répétons ce que nous avons dit au commencement : autant il est facile au chrétien de se convaincre que la Bible est inspirée, autant il est difficile de préciser la nature et les limites de l’inspiration.

§ 1. « Estius a donné un sens trop étendu à ce passage de saint Paul : Omnis scriptura divinitus inspirata utilis est ad docendum, etc. (II Tim., c. III, V, 16). Il en a outré le sens quand il a conclu de là que toute l’Ecriture sainte a été dictée par le Saint-Esprit, non-seulement pour ce qui regarde les choses, mais même pour tout ce qui appartient aux mots ; en sorte qu’il n’y ait aucun mot dans l’Ecriture ni même aucun arrangement de mots qui ne viennent de Dieu. Cette opinion est peu conforme à la doctrine de la plupart des anciens écrivains ecclésiastiques, qui ne paraissent pas avoir étendu cette inspiration au delà des choses. Mais Estius, qui a enseigné la théologie dans l’université de Douai, a été obligé de parler le langage des théologiens de ce lieu-là, qui avaient fait un décret sur cette matière contre les pères jésuites de Louvain, qui avaient avancé des propositions tout à fait opposées à celle-là. »

  1. Hist. crit. du Nouveau Testament, p. 218 et suivantes.