Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/505

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tu étais un pur esprit, dépouillé de la chair, ne contemples-tu pas les merveilles d’un monde supérieur ? Ô prodige ! Ô bonté de Dieu ! Celui qui est assis là-haut, à la droite du Père, en ce moment même se laisse prendre par les mains de tous, il se donne à qui veut le recevoir et le presser sur son cœur ; voilà ce qui se passe aux regards de la foi. » (Traité du Sacerdoce, liv. III, no 4.)

« Quatrième extrait. — Comparons maintenant le premier alinéa de la traduction nouvelle du Traité du Sacerdoce avec le même passage traduit Par M. Raynaud :

M. Raynaud. Traduction nouvelle.
« J’ai eu beaucoup d’amis vrais et sincères, connaissant parfaitement les lois de l’amitié, et les observant avec une scrupuleuse attention.
« J’ai eu beaucoup de vrais, de sincères amis, qui comprenaient les lois de l’amitié, qui les pratiquaient fidèlement.
« Dans ce grand nombre, un surtout, surpassant tous les autres par son affection pour moi, s’attacha à les laisser derrière lui, comme ceux-ci se distinguaient de mes simples connaissances. En effet, nous nous étions livrés aux mêmes études, et nous avions été les disciples des mêmes maîtres. C’était entre nous une ardeur, une application égale pour les cours que nous suivions, et les mêmes circonstances nous avaient inspiré les mêmes goûts. » ( Traité du Sacerdoce, l. 1er, no 1.)
« Dans le nombre, il en est un surtout qui, fort au-dessus des autres par son attachement pour moi, s’appliquait à les dépasser tous, autant qu’ils dépassaient eux-mêmes les amis vulgaires. Nous nous étions livrés aux mêmes études, nous avions eu les mêmes maîtres ; même application, même ardeur pour la science et pour le travail, même ambition provoquée par les mêmes choses. » (Traité du Sacerdoce, l. 1er, no 1.)

« La crainte de dépasser, dans ce compte-rendu, les limites qui nous sont fixées, nous empêche de multiplier les citations autant que nous l’aurions désiré. Celles que nous venons de transcrire suffiront sans doute pour donner une idée de la manière et du talent des nouveaux traducteurs. » H. Congnet.

M. Henry de Riancey recommande la traduction que j’édite en termes non moins favorables dans l’Union du 11 septembre :

« J’ai dit et ne saurais m’en dédire, par une trop personnelle expérience : la traduction la plus exacte, la plus heureuse, ne saurait approcher de l’original. On doit se contenter de le rappeler de loin et comme par un reflet. Chez le traducteur de saint Jean Chrysostome, ce reflet est un rayon. M. Jeannin, qui a vécu dans la familiarité de son incomparable modèle, a pris quelque chose de sa douceur, de sa véhémence, de sa majestueuse richesse. Comme il a lui-même traduit et revu les autres volumes, le premier est un spécimen sur lequel l’opinion