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Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/508

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dans l’œuvre même. Il y a deux choses à considérer, l’auteur et ses traducteurs. »

Après avoir épuisé la première considération, le critique, arrivé à la seconde, continue ainsi :

« M. Jeannin nous a déjà fait connaître, dans le premier volume, sa manière, qui est la bonne. On n’accordera pas moins d’éloges, après avoir lu leurs traductions, à M. l’abbé Joly, docteur en théologie et professeur de rhétorique au petit séminaire de Plombières, à M. Sonnois, curé de jouey, à M. Duchassaing, aumônier des carmélites d’Angoulême. Aucun style peut-être n’est plus propre que celui de M. Duchassaing, à cause de son abondance, de sa variété, de sa marche aisée et naturelle, à rendre totalement saint Jean Chrysostome. Ce n’est pas que je veuille attirer les préférences du public sur aucun de ses traducteurs d’élite. En étudiant ce volume dans toutes ses parties, on reconnaît, à un degré à peu près égal, la distinction de la touche, la clarté, l’élégance, le mouvement oratoire gradué et croissant, le rapport exact de l’expression à l’idée, la note toujours juste ; enfin, ce je ne sais quoi qui est l’art propre du traducteur, qui consiste à s’identifier avec son auteur, moins encore à lui donner un vêtement particulier et nouveau qu’à reproduire sa substance, de telle sorte, que sans avoir le texte sous les yeux, on reconnaisse par la couleur locale et la justesse de tous, la fidélité de l’interprète, et en définitive la ressemblance de l’image avec son original.

« Nous ferons remarquer que les traducteurs ont place en tête de chaque discours des analyses plus ou moins détaillées, bien rédigées, et qui sont un résumé préalable de tout le livre. Pour les faits relatifs au saint et à i’histoire ecclésiastique de son temps, on indique avec soin les passages correspondants qui se trouvent dans la belle histoire de saint Jean Chrysostome de M. l’abbé Martin (d’Agde), qui remplit à peu près le premier volume, et à laquelle toute la presse religieuse a rendu un juste hommage. Rien enfin n’est oublié pour que ces grands volumes soient pour les lecteurs d’un maniement facile et sûr. Disons-le, une telle publication fera une noble figure dans la bibliothèque de l’homme de goût, du laïque instruit, du prêtre en particulier. Que d’heures d’hiver peuvent être charmées et sanctifiées aux solitaires veillées du presbytère, dans une constante intimité, avec un pareil génie ! Ajoutons, à un point de vue plus pratique, quel vaste trésor de prédication on trouvera dans ces volumes, et quelle mine