Page:Meilhac, Halévy - Le Château à Toto.pdf/104

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TOTO.

Elle oublie tout… elle pardonne tout… elle est si contente de devenir marquise de la Pépinière !

RAOUL.

Marquise !… tu ne lui as donc pas dit que je n’étais pas marquis.

TOTO, bas à Raoul.

Comment tu n’es pas marquis ?

RAOUL.

Jamais de la vie !… il faut lui dire…

TOTO.

Je crois bien qu’il le faut… attends, j’y vais.

Il va à Catherine.

CATHERINE.

Eh ! ben !

TOTO.

Eh ! ben, il est enchanté… regardez-le… a-t-il l’air assez enchanté ?

CATHERINE, regardant Raoul qui mange avec, avidité.

Ah ! il est enchanté !… c’ qu’y a d’ curieux chez lui, c’est que, peine ou plaisir, il manifeste tout d’ la même manière.

TOTO.

Il est enchanté, seulement, comme il tient avant tout à ne pas vous tromper, il m’a chargé de vous faire un aveu…

CATHERINE.

Un aveu ?…

TOTO, hésitant.

Il n’est pas marquis.

CATHERINE, surprise.

Il n’étiont point marquis ?

TOTO.

Non ! Eh bien ?

CATHERINE, après un temps.

Eh ! ben, donc ! quéqu’ vous voulez… je serai madame de la Pépinière… c’est flatteur ! tout d’ même !