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PITOU.
- C’est la gross’ Catherine et vous le savez bien.
MASSEPAIN.
- A quoi reconnais-tu qu’elle t’est inhumaine ?
PITOU.
- A c’ que quand j’ la rencontre, ell’ me trait’ comme un chien.
MASSEPAIN, enivré.
- La mienne a sur mon front mis sa lèvre brillante.
PITOU.
- La tienne t’a becquoté, mais alors d’ quoi t’ plains-tu ?
MASSEPAIN.
- C’est que de cet amour l’ivresse m’épouvante.
PITOU.
- Moi je n’ me plaindrais pas si j’avais c’ que t’as eu.
REPRISE DE L’ENSEMBLE.
- PITOU.
- Bien que dans la vie ordinaire
- Le notariat prim’ le labour,
- Le paysan et le notaire
- Sont égaux pardevant l’amour.
MASSEPAIN.- Bien que dans la vie ordinaire
- Le Code prime le labour,
- Le paysan et le notaire
- Sont égaux pardevant l’amour.
MASSEPAIN, se tâtant le front.
- Moins tiède que tout à l’heure… mais tiède encore.
Il sort rêveur par le fond à droite.
Scène V
PITOU, puis JEANNE.
PITOU.
On m’a dit qu’afin d’êt’ pus belle à c’ bal qui va avoir lieu, elle avait envoyé chercher à la ferme ses plus beaux affiquets… et qu’alors m’sieu le comte lui a donné une chambre pour s’habiller… une belle grande chambre. (Avec un frémissement en montrant la porte du premier plan gauche.) Celle qui est là, sans doute…