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CATHERINE[1].

Elle remonte au fond, Pitou la suit.

––––––Mais, malheureux, regarde donc,
––––––Vois-tu là-bas, sur la colline,
––––––Vois-tu cette ombre qui descend ?
PITOU.
––––––L’objet s’approche et se dessine,
––––––On peut l’ distinguer à présent.
CATHERINE.
––––––Cet objet qui surmonte et orne
––––––Un garde champêtre irrité,
––––––C’est un tricorne… et ce tricorne
ENSEMBLE.
––––––Ça représent’ l’autorité.
CATHERINE.
––––––Mais si l’on vient et qu’on t’saisisse,
––––––On m’ prendra, moi, pour ta complice,
––––––On me traîn’ra d’vant la justice,
––––––Je n’ veux pas d’ ces choses-là chez moi.
PITOU.
––––––Alors si t’as peur, c’est pour toi ?
CATHERINE.
––––––Par la morguenne, oui, c’est pour moi.
PITOU[2].
––––––Alors, on n’ fait pas des manières,
––––––On n’étal’ pas d’ biaux sentiments.
CATHERINE.
––––––On a ses craint’s particulières,
––––––Ça n’empêch’ pas d’ craindr’ pour les gens !
––––––Prends tes cliques, prends tes claques,
––––––Sans plus barguigner, crois-moi,
––––––A travers ruisseaux et flaques
––––––Pars sans r’garder derrièr’ toi.
  1. Catherine, Pitou.
  2. Pitou, Catherine.