Page:Meilhac et Halévy, La Diva.djvu/28

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robe je me souviens que je l’avais le jour où Benjamin Constant… (Changeant de ton). Le moment est venu de vous dire pourquoi, toutes les fois qu’un garçon de café me demande son pourboire, je lui réponds par un baiser.

GALUCHET.

Pourquoi ? Pourquoi ?

PALESTINE.

Parce que j’ai eu vingt-sept ans, moi aussi !… parce que cette femme que vous appelez aujourd’hui madame Palestine, on l’appelait autrefois la Belle limonadière.

RAFAEL.

La Belle limonadière !…

PALESTINE.

Oui… la Belle limonadière… au Palais-Royal, galerie de Chartres ! quels souvenirs !..

JEANNE.

Ah ! ma chère Palestine, ma chère Palestine, vous êtes bien la meilleure pâte de femme que je connaisse !… Mais ne trouvez vous pas que décidément mon fiancé se fait un peu attendre ?

PALESTINE.

Il faut être juste… il a demandé deux heures, ce garçon… il a encore dix-sept minutes.

On frappe.

JEANNE.

Ah ! c’est lui !… Entrez !

RAFAEL.

Voilà le marié. Je n’en suis pas fâché, je m’ennuie, moi, dans l’habit noir.


Scène IX

Les Mêmes, MARCELINE, SOSTHÈNES.
JEANNE.

Ce n’est pas lui.