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Page:Meilhac et Halévy - La Périchole, 1869.pdf/23

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Scène VI

LA PÉRICHOLE, PIQUILLO.
PIQUILLO.

Les voilà bien !…

LA PÉRICHOLE, rejetant la soucoupe sur le tapis.

Nous quitter pour courir après des chiens savants !… pour aller écouter une musique de saltimbanques !…

Elle prend les quatre coins du tapis et le met sous son bras avec tout ce qu’il contient.

PIQUILLO.

Tandis que nous… qui représentons l’art…

LA PÉRICHOLE.

L’art sérieux…

PIQUILLO.

Ou nous laisse là… seuls tous les trois…

LA PÉRICHOLE.

Comment, tous les trois ?…

PIQUILLO, comptant sur ses doigts.

Eh bien, oui…. toi, moi, et l’art.

LA PÉRICHOLE.

Ah !…

PIQUILLO.

Pauvre art !… après ça, tu sais… de nous trois… c’est encore lui le moins à plaindre… car enfin… l’art… il est immortel… Et alors, n’est-ce pas… étant immortel, il n’a besoin ni de déjeuner, ni de souper… tandis que nous… qui en avons besoin, nous n’avons pas déjeuné, nous…

LA PÉRICHOLE.

Et quant à souper, nous nous en passerons…

PIQUILLO.

C’est probable.

LA PÉRICHOLE.

Qu’est-ce que tu as, toi ?