Page:Meilhac et Halévy - La Vie parisienne, 1866.djvu/46

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GARDEFEU.

N’en dis pas de mal… il y a là… une baronne suédoise… que j’ai trouvée à la gare…

BOBINET.

Oui, je sais, ton domestique vient de me prévenir… j’aurais bien ri si j’avais été moins triste.

GARDEFEU.

Tu es triste ?…

BOBINET.

Je suis navré, profondément navré !

GARDEFEU.

Tant pis ! si tu avais été gai, tu aurais pu me rendre service.

BOBINET.

Ah ! mon ami, que veux-tu, tu me prends dans un mauvais moment… Cependant pour un ami… Si j’avais été gai… dis-tu… Attends un peu. (Il se chatouille et se met à rire d’un rire forcé.) Ah ! ah ! ah ! (Puis ensuite très-froidement.) Je suis gai, maintenant je suis gai.

GARDEFEU.

Comment il ne te faut que ça.

BOBINET.

Pas autre chose.

GARDEFEU.

Eh bien ce soir, pour garder ici le baron et la baronne de Gondremarck, j’ai improvisé une table d’hôte. Demain, pour que la femme restât seule ici et que le baron restât dehors tard, très-tard… il faudrait…

BOBINET.

Il faudrait ?…

GARDEFEU.

Eh ! je ne sais pas ce qu’il faudrait, si je le savais !…

BOBINET.

Ce soir, une table d’hôte, m’as-tu dit ?

GARDEFEU.

Oui !…

BOBINET.

Mieux que cela, moi, demain, la même idée plus en grand,