Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, I.djvu/189

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
CALCHAS.

Qu’est-ce que vous voulez ?… quand on ne peut pas !…

HÉLÈNE.

Lorsque, au milieu de cent rivaux, il se présenta pour disputer ma main, ce fut lui que je choisis, ce fut à lui que j’octroyai… le trône de Sparte… ma dot, une dot royale… car, enfin, c’est moi qui l’ai fait roi de Sparte…

CALCHAS.

Je le crois incapable de l’oublier.

HÉLÈNE.

Et moi donc !… pauvre cher !… Et quand je pense que Vénus a promis à ce berger l’amour de la plus belle femme du monde… quand je pense que je suis probablement…

CALCHAS.

Oui, probablement !

HÉLÈNE.

Qu’est-ce qu’il va devenir, ce bon et excellent homme ?

CALCHAS.

Dame ! si Vénus l’ordonne…

HÉLÈNE.

Qu’est-ce que je vous disais ?… la fatalité !…

CALCHAS.

C’est une excuse !

HÉLÈNE.

Et on m’accusera cependant…

CALCHAS.

Oui.

HÉLÈNE, passant à gauche.

Et quand je traverserai la foule, du haut de mon char, j’entendrai, comme tout à l’heure, une voix qui