Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, I.djvu/203

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CALCHAS.

Un étranger…

HÉLÈNE.

Je ne sais dans quel rang le hasard l’a placé,
Mais je sais que son front est brillant de génie,
Et que jamais plus fier visage n’a passé
Dans le rêve éclatant d’une reine endormie !

CALCHAS.

Des vers, princesse ?

HÉLÈNE.

Sont-ce des vers ?… je ne sais… cela m’est venu tout naturellement en le voyant… Sa profession ?…

CALCHAS.

Berger.

HÉLÈNE.

Berger !

CALCHAS.

Il me l’a dit, du moins.

HÉLÈNE.

Bien heureuses les bergères, si ce n’est qu’un berger !… Mais en est-ce vraiment un ?…

CALCHAS.

Je ne sais… mais s’il vous plaît de le lui demander vous-même…

HÉLÈNE.

C’est une idée, ça !… Laisse-nous, bon Calchas : ce sont les dieux qui ont parlé par ta voix… je vais l’interroger !

CALCHAS, à part, regardant Hélène et Pâris.

Puisque Vénus l’ordonne !… c’est la fatalité !

Il rentre dans le temple.