Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, I.djvu/236

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AGAMEMNON.

Quoi, chère enfant ?

HÉLÈNE, prenant Agamemnon à part.

Si un homme de qui vous auriez tout à craindre, oui, tout à craindre, vous disait : « Il me reste la ruse… », que feriez-vous ?… cherchez un peu…

AGAMEMNON, après un temps.

Je me méfierais.

HÉLÈNE.

Merci… c’est ce que je fais.

AGAMEMNON.

Vous avez raison… Rien de Ménélas ?… pas de courrier de Crète ?…

HÉLÈNE.

Non.

AGAMEMNON.

Allons, tant mieux ! Pas de nouvelles, bonnes nouvelles.

CALCHAS, avec feu.

À l’oie !… à l’oie !…

AGAMEMNON.

Il est joueur comme les dés, ce Calchas !

CALCHAS.

Mais vous-même, roi des rois…

AGAMEMNON.

Je n’en disconviens pas ; après le rude labeur du gouvernement de mes peuples, il est doux de déposer la couronne et d’en tailler une avec de vieux amis…

ACHILLE.

Oui, certes, il est doux, après s’être couvert de gloire…

Il fait quelques pas vers Agamemnon : un de ses talons rend un son étrange.