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Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, II.djvu/210

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Puck.

N’est-ce pas ?… distraire mon élève !… c’est comme cela que je l’ai toujours tenue… par des joujoux… quand elle était petite… mais n’anticipons pas sur le passé… plus tard, il a fallu autre chose… et c’est pour la distraire que je lui ai cherché un mari.

Boum.

Le prince Paul ?…

Puck.

Oui… mais ce malheureux prince, que j’avais eu soin de choisir, du reste, parfaitement nul, n’a produit aucun effet : la Grande-duchesse ne peut pas se décider à l’épouser… elle le traîne depuis six mois… il y a huit jours, le père du jeune homme, l’électeur de Steissteinsteis-Laper-Debottmoll-Schorstenburg, l’électeur, dis-je, a envoyé ici un de ses plus fins diplomates, le baron Grog, avec mission de décider notre aimable maîtresse à prononcer le oui sacramentel. Notre aimable maîtresse a formellement refusé de recevoir le baron Grog et continue à s’ennuyer… espérons que la guerre la distraira un peu.

Boum.

Comptez sur moi.

Puck.

Malheureusement, cette distraction ne pourra durer que quelque temps. La princesse a vingt ans… elle ne tardera pas à s’apercevoir qu’il y a d’autres plaisirs… son cœur n’a pas parlé encore… il parlera bientôt… et, ce jour-là, malheur à nous, si nous n’avons pas pris nos précautions !

Boum.

Vous me faites peur…

Puck.

Avez-vous jamais pensé à ce que nous pourrions devenir, si la princesse s’avisait d’avoir un favori ?