Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, III.djvu/179

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LOLOTTE.

La phrase que je dis quand je suis surprise par mon père…

LA BARONNE.

Oui.

LOLOTTE, changeant brusquement de ton et faisant sur elle-même une pirouette avec un geste très marqué de gamin parisien.

« Oh ! mince, alors ! si les billes de billard se mettent à moucharder la jeunesse… il n’en faut plus. »

LA BARONNE, avec enthousiasme, se levant.

Oh ! c’est cela… c’est cela… est-ce que je pourrais, moi ? Est-ce que vous pourriez m’apprendre ?… (Cherchant à imiter le geste.) « Oh ! mince… »

LOLOTTE, lui faisant signe que ce n’est pas cela et répétant le geste.

« Oh ! mince, alors !… »

LA BARONNE, cherchant à imiter la pirouette.

« Oh ! mince, alors !… » (Elle manque la pirouette et, après avoir fait un tour sur elle-même, va tomber sur le pouf.) « Mince, alors », qu’est-ce que ça veut dire ?

LOLOTTE.

Mais, dame !… ça veut dire : ah ! malheur !… c’est fâcheux… c’est déplorable.

LA BARONNE, se levant.

Et « les billes de billard », qu’est-ce que ça veut dire ?

LOLOTTE.

C’est parce que mon père est chauve… vous avez vu, il est chauve, mon père, dans la pièce… alors, je le compare à une bille…

LA BARONNE.

Oh ! c’est beau… c’est très beau !… Je suis étrangère,