Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, III.djvu/196

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LOLOTTE, exaspérée.

Laissez-moi tranquille, vous !

CROISILLES, bas, à Lolotte, d’une voix étranglée.

Le mari, malheureuse, le mari !

LOLOTTE.

Le mari ?

CROISILLES, bas.

Oui… il est là…

LOLOTTE, de plus en plus exaspérée.

Et qu’est-ce que ça me fait qu’il soit là, le mari ?… Il n’avait qu’à mieux veiller sur sa femme, le mari ! et tout ça ne serait pas arrivé… Je m’en moque pas mal, du mari… et de la femme aussi !… je casserai tout, je démolirai tout, je… (Elle redescend, furieuse, vers la baronne, puis, s’arrêtant tout court, subitement, par un brusque et violent effort intérieur, rentre en possession d’elle-même, et, changeant de ton, distinguée, calme, souriante.) Voilà, madame la baronne, voilà à peu près de quelle façon il faudrait jouer cette scène…

LE BARON, effaré, n’ayant rien compris à ce qui vient de se passer.

Comment !…

LOLOTTE.

Eh bien, oui… madame la baronne doit jouer la comédie, elle m’avait fait l’honneur de me demander quelques conseils.

LE BARON.

Comment ! ce que vous disiez là tout à l’heure ?…

LOLOTTE.

C’était une scène de mon répertoire.

LA BARONNE.

Oui, mon ami, c’était une scène.