- Sortons, sortons de ce palais ;
- Vous le quittez, et pour jamais !
- Que qu’c’est qu’tout ça ?… Pourquoi partir ?
- Je commençais à m’divertir.
- Mais c’est toujours comm’ça…
- On voudrait rester… on s’en va !
- Pourquoi partir ?… Moi, j’commençais
- À m’amuser dans ce palais !
(Pendant cet ensemble, la reine Clémentine tombe à moitié évanouie dans un fauteuil. Bobèche, furieux, fait signe à Barbe-Bleue et à Boulotte de sortir. Barbe-Bleue cherche à entraîner Boulotte qui résiste, se débat, se démène, envoie des baisers à tout le monde. La cour est au comble de l’indignation. Le rideau tombe sur un tableau très animé.)
Une grande pièce souterraine. Le laboratoire de Popolani : fourneaux, cornues. Au fond, au milieu de la scène, faisant face au public, un grand mausolée portant une série d’inscriptions funéraires : « Ci-gît Héloïse. — Ci-gît Rosalinde. — Ci-gît Éléonore. — Ci-gît Blanche. — Ci-gît Isaure. » — À gauche, un lit de repos ; à droite, une table. — Porte d’entrée au fond, vers la gauche ; une autre porte à droite, au premier plan.
Scène PREMIÈRE
Hier il faisait beau, aujourd’hui il fait un temps de chien ; hier, à trois reprises, j’ai observé le ciel… à trois reprises, j’ai pu constater que Mars se rapprochait sensiblement de Vénus… Je ne l’en blâme pas, mais tous ceux qui comprennent le langage des astres savent ce