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Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, III.djvu/301

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ACTE DEUXIÈME.

Sortons, sortons de ce palais ;
Vous le quittez, et pour jamais !
BOULOTTE.
Que qu’c’est qu’tout ça ?… Pourquoi partir ?
Je commençais à m’divertir.
Mais c’est toujours comm’ça…
On voudrait rester… on s’en va !
Pourquoi partir ?… Moi, j’commençais
À m’amuser dans ce palais !

(Pendant cet ensemble, la reine Clémentine tombe à moitié évanouie dans un fauteuil. Bobèche, furieux, fait signe à Barbe-Bleue et à Boulotte de sortir. Barbe-Bleue cherche à entraîner Boulotte qui résiste, se débat, se démène, envoie des baisers à tout le monde. La cour est au comble de l’indignation. Le rideau tombe sur un tableau très animé.)


DEUXIÈME TABLEAU
Le caveau de l’alchimiste.

Une grande pièce souterraine. Le laboratoire de Popolani : fourneaux, cornues. Au fond, au milieu de la scène, faisant face au public, un grand mausolée portant une série d’inscriptions funéraires : « Ci-gît Héloïse. — Ci-gît Rosalinde. — Ci-gît Éléonore. — Ci-gît Blanche. — Ci-gît Isaure. » — À gauche, un lit de repos ; à droite, une table. — Porte d’entrée au fond, vers la gauche ; une autre porte à droite, au premier plan.


Scène PREMIÈRE

POPOLANI, seul.

Hier il faisait beau, aujourd’hui il fait un temps de chien ; hier, à trois reprises, j’ai observé le ciel… à trois reprises, j’ai pu constater que Mars se rapprochait sensiblement de Vénus… Je ne l’en blâme pas, mais tous ceux qui comprennent le langage des astres savent ce