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ACTE DEUXIÈME.

BARBE-BLEUE, aux hommes d’arme.

Allez gens d’armes ! (Les hommes d’armes sortent par le fond. — À Popolani.) Va préparer le plus rapide de tes poisons.

POPOLANI.

Pourquoi faire ?

BARBE-BLEUE.

Ne le devines-tu pas ?… Elle vient.

POPOLANI, à part.

Quand je le disais. (Haut.) Ah ! monseigneur…

BARBE-BLEUE.

Des observations !… Je ne les tolèrerais pas, même si j’avais le temps de les écouter… mais ce temps, je ne l’ai pas… Il faut qu’à minuit j’aie épousé la fille du roi Bobèche.

POPOLANI.

À minuit ?

BARBE-BLEUE.

Minuit un quart au plus tard… et il est dix heures et demie… Tu vois qu’il n’y a pas de temps à perdre.

POPOLANI.

De plus en plus fort !…

BARBE-BLEUE.

Je ne dis pas le contraire… mais j’ai pour devise : Toujours veuf et jamais veuf !… Et tu sais, quand on a une devise…

POPOLANI, à part.

Les astres ont parlé… Si je ne le brise pas… il me brise !

BARBE-BLEUE.

Tu ne m’as pas entendu ?

POPOLANI, suppliant.

Encore une fois…