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ACTE PREMIER
PIQUILLO

Parce que, vois-tu… tout ça, au fond, ça me serait encore bien égal, si je n’avais pas là un idée qui me tracasse…

LA PÉRICHOLE.

Quelle idée ? voyons…

PIQUILLO, avec conviction.

J’ai peur que ça ne t’ennuie de ne jamais rien avoir à manger…

LA PÉRICHOLE.

Moi !… par exemple !…

PIQUILLO.

Oui… j’ai peur qu’à la longue…

LA PÉRICHOLE.

Il n’y a pas de danger…

PIQUILLO.

Vrai ?… ça ne t’ennuie pas ?

LA PÉRICHOLE.

Au contraire, mon ami, au contraire…

PIQUILLO.

À la bonne heure !… et cette parole me donne du courage !… En avant, la Périchole, en avant !

Il remonte.
LA PÉRICHOLE.

Et où ?…

PIQUILLO.

Eh bien, mais… nous sommes chanteurs… alors… allons chanter autre part, puisque ici on ne nous a rien donné.

LA PÉRICHOLE.

Va chanter, si tu veux… quant à moi, je n’ai plus la force de bouger.