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ACTE DEUXIÈME
PANATELLAS.

Don Pedro de Hinoyosa, gouverneur de la ville.

PIQUILLO, saluant.

Bien flatté, monsieur…

PANATELLAS.

Et nous arrivons pour vous défendre, comme vous le voyez.

PIQUILLO.

C’est bien le moins, monsieur, c’est bien le moins… car, enfin, c’est vous qui, hier, avez profité de ma position misérable pour me forcer à accepter…

PANATELLAS.

Des reproches !

DON PEDRO.

Il n’oserait pas.

PIQUILLO.

Je n’oserais pas ?…

DON PEDRO.

Non.

PIQUILLO

Ah ! je nos… ? Eh bien, non, là… voyons, je ne vous ferai pas de reproches. J’allais me pendre : vous m’avez offert de me marier ; vous m’avez dit qu’après le mariage je recevrais une bonne somme et que je pourrais planter là ma femme et m’en aller au diable… Cette proposition m’a séduit, parce que j’ai pensé qu’avec la grosse somme je parviendrais à retrouver certaine femme que j’aimais, qui m’a abandonné, et que j’aime cent fois davantage depuis qu’elle m’a…

DON PEDRO, d’un ton sentimental.

Je vous comprends.

PIQUILLO.

N’est-ce pas ?