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Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, V.djvu/283

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ACTE TROISIÈME

PREMIER TABLEAU

Le cachot des maris récalcitrants. — Un cachot très étroit et très sombre. — Une lampe suspendue à la voûte. — Au premier plan, à droite et à gauche, deux gros anneaux scellés dans le mur supportent deux chaînes de fer ; à l’extrémité de ces chaînes, deux ceintures avec fermoir. — Un pilier à gauche. — Porte au fond, un peu vers la droite. — Devant le pilier, par terre, une botte de paille ; près de la botte de paille, un escabeau.



Scène PREMIÈRE

UN VIEUX PRISONNIER.
Au lever du rideau, la scène est vide. — Une trappe s’ouvre au milieu de la scène, et paraît le Vieux Prisonnier.

Je suis en train de m’évader… y parviendrai-je ? toute la question est là ! (Avec fureur.) Il y a douze ans que je suis enfermé dans cette prison… (Avec sentiment.) il y a douze ans que je n’ai embrassé une femme… c’est bien long… Ces douze années de captivité, je les ai employées à percer le mur de mon cachot… avec un petit couteau que j’ai là… et j’ai pu arriver jusqu’ici… (Regardant autour de lui.) Douze ans encore pour percer cet autre mur, et je serai libre… ne perdons pas une minute… (Au moment où il va attaquer le mur, on entend jouer par l’orchestre le motif des maris récacitrants : le Vieux Prisonnier s’arrête.) J’entends du bruit, il me semble… rentrons vite… En matière d’évasion, l’on ne saurait montrer trop prudent !

Il disparaît. La trappe se referme.