Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, VII.djvu/168

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FIORELLA.

Vous vous en êtes aperçu ?…

FALSACAPPA.

Et je te prie de m’expliquer ce changement de physionomie.

FIORELLA.

À Dieu ne plaise que je veuille juger votre conduite !… Vous continuez l’état glorieusement exercé par votre père… il n’y a rien de plus respectable, et il serait bon que cet exemple fût suivi plus souvent… Je suis fière d’être votre fille, j’aimerais à voler sur vos traces !… et cependant… depuis quelque temps au moins, je suis toute surprise de sentir en moi des hésitations, des scrupules…

PIETRO, avec onction.

Ça lui vient de sa mère… une sainte femme !

FALSACAPPA.

Depuis quelque temps, dis-tu ?… Quel jour cela t’a-t-il pris pour la première fois ?…

FIORELLA.

Le jour de cette visite que nous avons faite chez ce jeune fermier… vous savez bien…

FALSACAPPA.

À nous, Pietro, le répertoire… Quel jeune fermier ?

PIETRO, consultant un carnet.

« Fragoletto, jeune fermier aisé… » C’est mercredi dernier que vous lui avez fait cette visite.

FIORELLA.

Vainement, pendant que vous mettiez cette maison au pillage, vous me pressiez de m’unir à vos travaux dans la mesure de mes forces et de mon intelligence : je suis restée immobile… les yeux attachés sur ce