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- Oui, mais toute seule on s’ennuie,
- Et les vrais plaisir sont à deux ;
- Donc pour me tenir compagnie,
- J’emmènerai mon amoureux…
- Mon amoureux ! il est au diable ;
- Je l’ai mis à la porte hier…
- Mon pauvre cœur, très consolable,
- Mon cœur est libre comme l’air…
- J’ai des galants à la douzaine,
- Mais ils ne sont pas à mon gré ;
- Voici la fin de la semaine :
- Qui veut m’aimer, je l’aimerai.
- Qui veut mon âme elle est à prendre…
- Vous arrivez au bon moment :
- Je n’ai guère le temps d’attendre,
- Car avec mon nouvel amant…
- Près de la porte de Séville,
- Chez mon ami Lillas Pastia,
- J’irai danser la séguedille
- Et boire du manzanilla.
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JOSÉ.
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- Tais-toi !… Je t’avais dit de ne pas me parler…
CARMEN.
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- Je ne te parle pas… je chante pour moi-même,
- Et je pense… il n’est pas défendu de penser…
- Je pense à certain officier,
- À certain officier qui m’aime,
- Et que, l’un de ces jours, je pourrais bien aimer…
JOSÉ.
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- Carmen !…
CARMEN.
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- Mon officier n’est pas un capitaine,
- Pas même un lieutenant… il n’est que brigadier…
- Mais c’est assez pour une bohémienne,
- Et je daigne m’en contenter !
JOSÉ, déliant la corde qui attache les mains de Carmen.
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- Carmen, je suis comme un homme ivre…
- Si je cède, si je me livre,
- Ta promesse, tu la tiendras…
- Si je t’aime, tu m’aimeras…
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