Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, VII.djvu/431

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ESCAMILLO.

Et bien ! Carmen ou la Carmencita, si je m’avisais de t’aimer et d’être aimé de toi, qu’est-ce que tu me répondrais ?

CARMEN.

Je répondrais que tu peux m’aimer tout à ton aise, mais que, quant à être aimé de moi pour le moment, il n’y faut pas songer !

ESCAMILLO.

Ah !

CARMEN.

C’est comme ça.

ESCAMILLO.

J’attendrai, alors, et je me contenterai d’espérer…

CARMEN.

Il n’est pas défendu d’attendre et il est toujours agréable d’espérer.

MORALÈS, à Frasquita et Mercédès.

Vous ne venez pas décidément ?

MERCÉDÈS et FRASQUITA, sur un nouveau signe de Pastia.

Mais non, mais non…

MORALÈS, au lieutenant.

Mauvaise campagne, lieutenant !…

LE LIEUTENANT.

Bah ! la bataille n’est pas encore perdue… (Bas, à Carmen.) Écoute-moi, Carmen : puisque tu ne veux pas venir avec nous, c’est moi qui, dans une heure, reviendrai ici…

CARMEN.

Ici ?…