Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, VII.djvu/436

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LE DANCAÏRE.
Carmen, mon amour, tu viendras,

Et tu n’auras pas le courage
De nous laisser dans l’embarras.

CARMEN.
Je ne pars pas, je ne pars pas !
LE REMENDADO.

Mais au moins la raison, Carmen, tu la diras ?

CARMEN.
Je la dirai certainement…

La raison, c’est qu’en ce moment
Je suis amoureuse.

LES DEUX HOMMES, stupéfaits.
Qu’a-t-elle dit ?
FRASQUITA.
Elle dit qu’elle est amoureuse.
LES DEUX HOMMES.
Amoureuse !
LES DEUX FEMMES.
Amoureuse !
LES DEUX HOMMES.
Voyons, Carmen, sois sérieuse.
CARMEN.
Amoureuse à perdre l’esprit…
LES DEUX HOMMES.
Certes, la chose nous étonne,

Mais ce n’est pas le premier jour
Où vous aurez su, ma mignonne,
Faire marcher de front le devoir et l’amour.

CARMEN.
Mes amis, je serais fort aise

De partir avec vous ce soir ;
Mais cette fois, ne vous déplaise,
Il faudra que l’amour passe avant le devoir.