« Pourquoi faut-il que le destin
L’ait mise là, sur mon chemin ?… »
Puis je m’accusais de blasphème
Et je ne sentais en moi-même
Qu’un seul désir, un seul espoir,
Te revoir, Carmen, te revoir !…
Car tu n’avais eu qu’à paraître,
Qu’à jeter un regard sur moi
Pour t’emparer de tout mon être,
Et j’étais une chose à toi.
Là-bas, là-bas tu me suivrais.
Sur ton cheval tu me prendrais,
Et, comme un brave, à travers la campagne,
En croupe tu m’emporterais…
Là-bas, là-bas tu me suivrais :
Point d’officier à qui tu doives obéir,
Et point de retraite qui sonne
Pour dire à l’amoureux qu’il est temps de partir…
Pour pays l’univers, pour toi la volonté,
Et surtout la chose enivrante,
La liberté ! la liberté !…
Là-bas, là-bas, si tu m’aimais,
Là-bas, là-bas, tu me suivrais.