Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, VII.djvu/468

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

JOSÉ.

Pour que toi tu puisses courir
Après ton nouvel amant !…
Non, vraiment,
Dût-il m’en coûter la vie,
Non, je ne partirai pas,
Et la chaîne qui nous lie
Nous liera jusqu’au trépas…
Tu ne m’aimes plus, qu’importe ?
Puisque je t’aime encor, moi.
Cette main est assez forte
Pour me répondre de toi…
Je te tiens, fille damnée,
Et je te forcerai bien
À subir la destinée
Qui rive ton sort au mien.
Dût-il m’en coûter la vie,
Non, je ne partirai pas,
Et la chaîne qui nous lie
Nous liera jusqu’au trépas.

MICAËLA.
Écoute-moi, je t’en prie :

Ta mère te tend les bras ;
Cette chaîne qui te lie,
José, tu la briseras.

CHŒUR.
Il t’en coûtera la vie,

José, si tu ne pars pas,
Et la chaîne qui vous lie
Se rompra par ton trépas.

CARMEN.

C’était écrit ! cela doit être :
Moi d’abord… et puis lui… Le destin est le maître.

MICAËLA.
Don José !
JOSÉ.
Don José ! Laissez-moi, car je suis condamné !
MICAËLA.
Une parole encor !… ce sera la dernière.

Ta mère se meurt et ta mère
Ne voudrait pas mourir sans t’avoir pardonné.