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TOINON.
- Et t’as cru qu’ça s’passerait comme ça ?
BERNADILLE.
- Ah ! ma chère,
- Pas de colère !
- Si vous commencez sur ce ton,
- Comment finirez-vous ?…
TOINON.
- Sur moi j’saurai prendr’de l’empire,
- Monsieur, et c’que j’ai à vous dire,
- Je le dirai bien posément,
- Bien doucement…
Oui, vous avez raison.
BERNADILLE, voulant la prendre dans ses bras.
- Oui, c’est cela, bien posément,
- Bien doucement…
- Oui, c’est cela, bien posément,
ENSEMBLE, très piano.
- Bien doucement,
- Bien posément,
- Bien doucement,
- Bien posément.
TOINON, s’échappant des bras de Bernadille et éclatant.
I
- Donc, après huit grands jours d’absence,
- Brigand, te voilà revenu !
- Qu’as-tu fait, gibier de potence,
- Oui, qu’as-tu fait d’puis qu’on n’t’a vu ?
- Trompeur ! traître ! menteur ! infâme !
- J’en suis sûr’, j’offrirais d’parier
- Qu’tu viens encor’de chez un’femme !
- Tu vas p’t-être essayer de l’rnier ?
- Eh bien, voyons ! parl’, dis qué qu’chose,
- Mais quoi qu’tu dis’s, sache-le bien,
- Que j’n’en croirai rien, et pour cause.
- Non, brigand, je n’en croirai rien !…
- T’auras beau prendre un air honnête,
- À tout j’répondrai : non, non, non !
!
!…
BERNADILLE.
- Voyons, Toinon, voyons Toinette !