Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
TOINON.
II
- C’est pas gentil d’user d’ta force
- Contr’quelqu’un d’aussi faibl’que moi :
- Tu vois qu’c’est en vain que j’m’efforce
- De r’prendre un cœur qu’est tout toi.
- Hélas ! j’ai beau dire et beau faire,
- T’es là, j’peux pas t’en arracher :
- Si t’étais pas dur comme un’pierre,
- Un tel aveu devrait t’toucher !
- Je m’fâche et j’cri’, mais à ta vue
- Je r’deviens souple comme un gant.
- C’est qu’, vois-tu, j’t’aim’comme un’perdue,
- Je t’aim’que c’en est révoltant !
- J’t’aim’comme une foll’, j’t’aim’comme un’bête,
- J’t’aim’d’un amour qui n’a pas d’nom…
BERNADILLE.
- Voyons, Toinon, voyons Toinette !…
TOINON, émue.
- Pauvre Toinett’, pauvre Toinon !
BERNADILLE.
- Calmons-nous, Toinette et Toinon !
TOINON.
- Embrasse Toinette et Toinon !
ENSEMBLE.
- Embrass’Toinon, embrass’Toinette,
- Embrasse Toinette et Toinon !
BERNADILLE.
- J’embrass’Toinon, j’embrass’Toinette,
- J’embrasse Toinette et Toinon !
BERNADILLE.
Là, maintenant que tu es redevenue raisonnable, si nous rentrions, hé ?… je t’assure que nous ferions bien.
TOINON.
Pas avant que tu m’aies dit son nom.