Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, VIII.djvu/239

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RAVANNES.

Nous allons, nous, rentrer chez Son Altesse, au Palais-Royal.

TOINON.

Oui…

RAVANNES.

Il faudrait y venir avec nous.

TOINON.

Jamais, par exemple !

RAVANNES.

C’est le seul moyen, je vous l’assure…

TOINON.

Aller chez le Régent !…

DÉLICAT, tournant encore le roi.

Le roi !

RAVANNES.

Vous hésitez ?…

TOINON.

Je crois bien que j’hésite !…

TOUS.

Pourquoi cela ?…

TOINON.

Ah dame ! voilà !…

I
Je sais qu’on n’trouerait pas en France
D’homm’plus aimabl’que monseigneur :
D’un côté, ça me donn’confiance.
Mais, de l’autr’, ça m’fait un peu peur…
Un’fois près d’lui, gare la chute !
Mon amant m’tient au cœur, c’est clair :
J’veux avoir sa grâc’… mais, minute !
Je n’veux pas la payer trop cher !…
Or, voyez-vous, je sais très bien.
C’est c’qui m’chiffonne !
Je sais très bien que l’on ne donne.
Que l’on ne donne rien pour rien.