Page:Meilhac et Nuitter - Vert-Vert.pdf/85

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MADEMOISELLE PATURELLE.

Eh bien alors, pourquoi ?

FRIQUET.

C’est la fatigue… parce que madame est plus court que mademoiselle… c’est la fatigue.

MADEMOISELLE PATURELLE.

La fatigue… qu’est-ce que vous avez donc fait pour être si fatigué ?

FRIQUET.

Ce que j’ai fait ?

MADEMOISELLE PATURELLE.

Eh oui !

FRIQUET.

Ah ! bien, par exemple !… Est-ce que vous m’avez laissé un moment de repos depuis ce matin ! Est-ce qu’il n’a pas fallu bêcher, sarcler, arroser.

MADEMOISELLE PATIIRELLE.

Eh bien, puisque vous êtes garçon jardinier.

FRIQUET.

Ça, c’est vrai, je suis garçon jardinier (Baladon regarde tendrement mademoiselle Paturelle, celle-ci lui fait signe de se contenir. — A part.) Et c’est une bien mauvaise idée que j’ai eue là, de me faire garçon jardinier dans un pensionnat de jeunes filles… l’intention était bonne, mais si j’avais su…

MADEMOISELLE PATURELLE.

Qu’est-ce que vous dites ?…

FRIQUET.

Je ne dis rien… (Regardant les pensionnaires.) Elles sont toutes plus gentilles les unes que les autres, et n’avoir pu glisser un mot !

Il cherche à se rapprocher des jeunes filles.

MADEMOISELLE PATURELLE, bas à Baladon.

Mais, ne me regardez donc pas comme ça, et cachez cette clef, vous allez me compromettre. (Courant après Friquet). Eh bien, où allez-vous donc ! vous n’avez rien à faire par là.

FRIQUET.

Ah ! je croyais que vous m’aviez dit…