ment de l’arménien, les divers types ont tendu à se réduire à un seul.
La déclinaison, telle qu’elle apparaît en arménien ancien, est donc dans une période de transition.
54. — Les démonstratifs, interrogatifs, indéfinis, etc. avaient en indo-européen une déclinaison dont la plupart des cas avaient des formes propres ; l’arménien a conservé cette particularité dans une certaine mesure. La flexion de no-yn նո–յն « ce même » (où no- est l’élément fléchi et -yn une particule invariable) et celle de ov ով « qui » illustreront le fait si on les rapproche de celle du substantif thème en -o- get գետ (v. § 31) ; seul, l’ancien masculin en *-o- est représenté ; le féminin en *-ā- des mêmes thèmes n’existe pas :
Nom. acc. | no-yn նո–յն | ov ով |
Gén. | nor-in նոր–ին | oyr ոյր |
Dat. loc. | nm-in նմ–ին (de *num֊in) | um ում |
Abl. | »
|
umē ումէ |
Abl. Instr. | nov-in նով–ին | »
|
Nom. | nok‘-in նոք–ին | oyk‘ ոյք |
Acc. loc. | nos-in նոս-ին | oys ոյս |
Gén. dat. abl. | noc̣-in նոց֊ին | oyc̣ ոյց |
55. — Le datif et le locatif qui ont des formes distinctes dans les substantifs thèmes en -o- ont au contraire ici une même forme, qui répond au datif attesté par skr. tásmai « à celui-ci », v. pruss. stesmu, cf. got. Ϸamma, et au locatif attesté par skr. tásmin, v. sl. tomĭ. La même forme a sans doute aussi servi d’ablatif, car les démonstratifs du type de ayn այն ont encore, quand ils précèdent le substantif et qu’ils ne sont par suite pas accentués, un ablatif tel que aynm այնմ ; ainsi yaynm kolmanē յայնմ Կողմանէ « de ce côté-là » ; la formation est alors comparable à l’ablatif