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plus impérieux, le repos tout à-la-fois et l’enivrement le plus voluptueux de tout notre être.

Après avoir donné pour l’objet aimé tout ce qu’on possède, on voudrait imaginer mille moyens de se donner encore mille fois soi-même. Un de ces mille moyens est de s’imposer des privations, des douleurs des supplices volontaires. Souffrir, c’est jouir. Mourir, s’anéantir soi-même dans l’adoration de l’objet aimé, c’est revivre en lui, c’est rassembler un moment sur ce point unique de bonheur tous les rayons de sa vie et de sa sensibilité.

Les vœux religieux les plus contraires en apparence à la nature de l’homme, les pratiques religieuses les plus bizarres, les plus inhumaines, les plus révoltantes, n’ont-elles pas pu prendre leur source dans cette