davantage ; mais on peut comprendre que le sentiment de préférence qu’il avait obtenu d’elle tenait sur-tout à l’extrême différence qu’elle devait remarquer entre ses hommages et tous ceux qu’elle avait reçus jusqu’alors : les beaux projets de la philosophie de Séligni n’avaient pu faire perdre à son cœur cette habitude de soins tendres et délicats, inséparables d’une sensibilité comme la sienne. Betzi, quelque essai qu’elle eût déjà fait du pouvoir de ses charmes, quelque accoutumée qu’elle fût de se voir entourée d’empressemens et de desirs, pouvait bien croire cependant inspirer pour la première fois tout l’attachement d’un véritable amour : elle était pour Séligni l’objet d’une volupté toute nouvelle ; il était pour Betzi celui d’un sentiment tout nouveau. Sans avoir donc ni l’un ni l’autre un cœur neuf à se
Page:Meister - Betzi.djvu/220
Apparence