Page:Meister - Betzi.djvu/247

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aux yeux de sa malheureuse amie, il ne fit point de nouvelles tentatives pour lui faire accepter ce qu’elle venait de refuser avec tant de délicatesse et de fierté ; mais il changea tout-à-coup de conduite, renonça brusquement à tous les plaisirs qu’il avait recherchés avec tant d’empressement, se renferma dans son cabinet et reprit avec une sorte de passion ses études et ses goûts solitaires. Il ne sortait que pour se promener, et dans les lieux les moins fréquentés ; ses promenades se dirigeaient souvent dans la campagne vers les cabanes du pauvre ; le cœur oppressé d’un sentiment habituel de tristesse, il ne respirait jamais avec plus de liberté que lorsqu’en payant le lait ou les fruits que lui cédait une modeste indigence, il trouvait l’occasion de rendre à de bonnes gens quelque service réel, et