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Page:Meister - Betzi.djvu/251

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ses deux mains jointes, et dans une espèce de stupeur qui lui permit de s’approcher tout près d’elle avant d’en être apperçu. Lorsqu’elle l’eût reconnu, sans lever les yeux elle lui tendit une main qu’il saisit en tremblant, et la pressant doucement dans la sienne, ce ne fut qu’après quelques instans de silence qu’il osa lui demander enfin ce qui pouvait l’avoir jetée dans un si profond abattement. — Vous le comprendrez assez en lisant cette lettre. — La lettre était ouverte à côté du bras sur lequel sa tête était restée appuyée ; voici cette lettre :

« Ô ma Betzi ! que je bénis le ciel et la douce obstination qui m’épargne avant de mourir le plus noir de tous les crimes ! Eh bien ! oui, je te l’avoue en ce moment où je n’ai plus rien à dissimuler, quand je te pressais hier au soir avec tant d’instance de me