Page:Meister - Betzi.djvu/260

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instant de leur liaison, Séligni n’avait jamais été plus sérieusement épris des charmes de sa maîtresse ; que tout homme sensible, l’eût-il vue ce jour-là pour la première fois, en eût sans doute été touché comme lui. Il n’est rien qui n’ajoutât dans ce moment à la séduction naturelle de tout son être : ces cheveux épars dans le désordre le plus touchant, cette robe blanche si négligée, mais en même temps si simple et si décente ; l’expression de la pitié la plus tendre, de la douleur la plus profonde, mais d’une douleur qui n’avait rien à se reprocher : ne pouvait-elle pas s’applaudir en effet de tous les sacrifices obtenus de son cœur pour prévenir la résolution funeste dont elle-même avait failli d’être la victime ? Le danger si près de l’atteindre semblait répandre un nouvel intérêt sur ses jeunes