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Page:Meister - Betzi.djvu/305

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d’un amour que je ne pouvais comparer qu’au sien, je ne lui prouvai pas moins vivement sans doute combien je serais malheureuse de le perdre. La vérité, lorsqu’elle est vérité, quelque nouvelle ou quelque étrange qu’elle puisse être, conserve toujours un caractère irrésistible. Mes larmes coulaient de mon cœur, elles pénétrèrent jusqu’au sien, l’attendrirent et l’enflammèrent d’une ardeur plus vive peut-être que toutes celles qu’il eût jamais éprouvées. Je partageai le délire de ce sentiment inexprimable avec le plus tendre abandon : comment eût-il pu douter encore que je ne fusse toujours la même ? Je n’avais jamais été plus entièrement à lui que je ne l’étais dans ce moment ; je ne l’avais jamais été, je crois, avec les transports d’un bonheur plus pur et plus céleste. Il semblait que nos ames