Page:Meister - Betzi.djvu/349

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vous ai vu fuir comme frappée de quelque présage sinistre ou de quelque apparition funeste. La frayeur que vous aviez communiquée à ceux qui me cherchaient m’ont facilité le moyen d’échapper à leurs recherches. Depuis, j’ignore quelle puissance aurait pu m’éloigner jusqu’à ce moment de ces lieux.

Betzi tâchait de retenir ses larmes, et son cœur en était plus oppressé. — Avec des souvenirs si vifs et si tendres, lui dit-elle enfin, comment est-il possible que Séligni n’ait jamais répondu à aucune de mes lettres ?

— Et qu’aurait-il pu vous répondre qui n’eût augmenté ses peines et troublé votre bonheur ? J’osai tenter tout ce qui dépendait de moi pour vous détourner d’une résolution qui devait me rendre le plus malheureux des hommes. Mais lorsque je sus qu’elle