Page:Meister - Betzi.djvu/368

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se tromper que lorsqu’elle prétend savoir quelque chose en deçà ou au-delà de ce qu’elle devine si bien.

— Je suis, je vous l’avoue, comme votre Fée ; il me semble que je tiens beaucoup mieux ce que je devine, que ce que je sais.

— Cela ne viendrait-il pas de ce que V. M., comme les plus grands génies, ne sait rien ?

— Qu’est-ce à dire ?… comme les plus grands génies…

— Sans doute ; les plus grands génies, ainsi que V. M., ne pouvant appercevoir que quelques anneaux de la chaîne éternelle des choses, sont toujours réduits à deviner. Comment savoir jamais parfaitement les rapports, même les plus près de nous, lorsqu’il nous est tout-à-fait impossible d’en suivre la liaison, d’en concevoir l’ensemble ?