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Page:Meister - De la morale naturelle, 1788.djvu/221

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vance la subsistance des générations futures ; notre éducation nous fait dévorer de même dès l’entrée de la vie des jouissances qui ne devraient être réservées qu’à l’âge mûr et à la vieillesse. L’abus des anticipations ruine en morale comme en administration.

À l’âge où l’on est si riche des faveurs de la nature, comment ne pas dédaigner celles du luxe et de la fortune ? Dans l’âge de la force et de l’activité, comment ne pas rougir des habitudes que l’on pardonne à peine aux besoins de la vieillesse ? Qui n’a pas l’esprit de son âge, a dit M. de Voltaire, de son âge a tout le malheur.