Page:Meister - De la morale naturelle, 1788.djvu/33

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qui pourroit bien être la première de toutes les vertus ; car n’est-ce pas la tempérance qui nous conserve cet empire sur nous-mêmes auquel nous devons la force, le courage, tous les sentimens de justice et de générosité qui peuvent élever l’ame[1] ?

  1. Quoique toutes les facultés sensibles de notre être s’affaiblissent nécessairement avec l’âge, cette perte est plus lente et plus imperceptible pour les hommes modérés, non-seulement parce qu’on conserve plus long-tems les forces que l’on ménage, mais encore parce que pour eux, l’usage et l’expérience ayant perfectioné l’art de jouir, ils s’imaginent, en jouissant mieux, sentir toujours avec la même vivacité.